
ETF : La meilleure solution d’investissement en 2025 ?
Les ETFs (Exchange-Traded Funds) sont devenus incontournables en finance. Initialement réservés aux investisseurs institutionnels, ils se sont rapidement démocratisés auprès des particuliers.
Pourquoi un tel engouement ?
Grâce à leur simplicité, leur transparence et leur flexibilité, les ETFs permettent d’accéder facilement à une large gamme d’actifs (actions, obligations, matières premières ou indices) tout en bénéficiant de frais réduits et d’une liquidité élevée.
Les ETFs se sont imposés comme une solution efficace pour diversifier un portefeuille, qu’il s’agisse de spéculer sur des marchés spécifiques ou de bâtir une stratégie d’investissement à long terme, comme celle d’une retraite. Mais comment les utiliser au mieux pour atteindre ses objectifs financiers ?
Réponse dans cet article.
I) Comment fonctionne un ETF ?
A) C’est quoi un ETF ?
Un ETF (ou tracker) suit un indice en regroupant un ensemble d’actions liées à celui-ci, afin d’en reproduire la performance.
Un ETF peut être comparé à un soda qui cherche à reproduire le goût du Coca-Cola, la référence mondiale des sodas. Pour imiter ce goût, le soda s’appuie sur la recette existante du Coca, mais peut contenir des ingrédients différents. Cela permet de répliquer le produit quasi à l’identique avec un coût réduit.
C’est pareil pour l’ETF.
Avec des frais réduits et une grande simplicité, l’ETF permet aux investisseurs de profiter d’une expérience fidèle au produit de référence sans dépenser dans des coûts inutiles.
B) Quelles sont les caractéristiques d’un ETF ?
a) Un instrument comparable aux actions
Les ETFs ont un fonctionnement similaire aux actions. Le prix d’un ETF fluctue tout au long de la journée, en fonction de l’offre et de la demande sur le marché. Contrairement à un fonds classique, les parts de l’ETF sont négociées sur les marchés boursiers comme des actions individuelles. Cela permet aux investisseurs d’acheter ou de vendre des parts tout au long de la journée. Le prix de l’ETF obéit à la loi de l’offre et de la demande.
b) Un instrument qui réplique une performance
Le but d’un ETF reste avant tout de répliquer la performance de l’actif. On ne cherche donc pas à faire mieux que le marché, mais à capter la performance du marché. Par exemple, si je choisis un ETF qui réplique le S&P 500, si le S&P 500 affiche une performance positive de 10 % l’ETF connaîtra une performance de 10 % environ. Si l’année suivante le S&P500 chute de 30 %, l’ETF suivant cet indice fera une performance de -30 % environ.
C) Un instrument meilleur qu’un fond actif ?
Les fonds actifs semblent attractifs, notamment sur des marchés complexes, mais dans la majorité des cas, l’ETF s’avère plus performant. En effet, les fonds actifs cherchent à faire mieux que la performance du marché.
Si le CAC 40 fait une performance de 5 % l’objectif du fond actif de faire plus que 5 %. Cependant, il est également possible que le fond actif fasse moins bien que 5 % par exemple 2 %.
À cela, il faut ajouter des frais des gestions pour financer l’ensemble des experts travaillant pour essayer de superformer le marché, ce qui réduit la performance à moins de 2%.
En réalité, selon le rapport SPIVA U.S. Mid-Year 2024, 57 % des fonds actifs à grande capitalisation américaine ont sous-performé le S&P 500 au premier semestre 2024. Cette tendance s’inscrit dans la continuité des performances de 2023, où 60 % de ces fonds avaient échoué à battre l’indice.
Sur des périodes plus longues, la situation est encore plus marquée : sur 10 ans, environ 86 % des fonds actifs n’ont pas réussi à surpasser l’indice de référence.
Autrement dit, en investissant dans un ETF répliquant le S&P 500, on obtenait une performance supérieure à la majorité des fonds actifs, et ce, avec des frais bien plus réduits.
II) Pourquoi choisir un ETF ?
Vous l’aurez compris, l’ETF présente des caractéristiques qui font de lui un outil d’investissement attractif pour tout type d’investisseur. Mais cela ne s’arrête pas à là puisque l’ETF ne manque pas d’atouts pour séduire les investisseurs.
Diversification instantanée
C’est l’un des atouts de l’ETF, en achetant seulement un ETF vous diversifiez votre portefeuille automatiquement car l’ETF est un panier d’actifs par nature.
Par exemple, en investissant dans un ETF S&P 500, un investisseur possède une fraction de chaque entreprise composant l’indice (ou un équivalent) .
Mais pourquoi la diversification est-elle essentielle ?
Lorsque vous diversifiez vos investissements sur plusieurs entreprises, secteurs ou classes d’actifs, vous limitez l’impact d’une éventuelle contre-performance isolée. Cela permet de mieux protéger votre capital tout en maximisant vos opportunités de rendement à long terme.
Coût faible
a) Par rapport à un indice
L’ETF n’est pas le seul outil d’investissement qui permet une diversification instantanée. En effet, les indices permettent également cela. Pourquoi choisir l’ETF plutôt que l’indice ? Les coûts.
En effet, le cours d’un ETF est souvent beaucoup moins élevé que l’indice en lui même ce qui peut faciliter l’accès aux petits capitaux et garantir une très bonne performance.
Exemple :
Ainsi, en comparant les cours du S&P500 (Indice) et du Amundi S&P 500 II UCITS (ETF) lié à ce même indice on a alors :
Amundi S&P 500 II UCITS ETF: 59 € vs S&P500 : 5970€ ( cours du 30 janvier 2025)
Tradingview
b) Par rapport un fond actif
Les ETFs ne se contentent pas de faire mieux que la plupart des fonds actifs, ils présentent également des frais beaucoup plus faible que ces derniers. Ainsi, pour un ETF, il faut compter des frais qui sont souvent inférieurs à 0,5 % par an, contre environ 2 % pour les fonds actifs.
Cela s’explique par l’objectif différent de ces deux éléments.
Les 0.5 % de frais pour un ETF ne servent qu’à réaliser la réplication.
Chez un fond actif, les frais plus importants (2 %) s’expliquent pour plusieurs raisons :
- Coûts de gestion élevés (salaires, outils d’analyse, recherche avancée)
- Frais de transaction et rotation du portefeuille (coûts de courtage, des spreads et des taxes plus élevés)
- Gestion administrative
Impact des frais sur la performance
Ces frais, bien que minimes en apparence, réduisent significativement la performance nette à long terme.
Exemple :
Un fonds actif avec 2 % de frais annuels contre un ETF passif à 0,2 %.
Sur 20 ans, avec une performance brute identique de 7 % par an, l’ETF vous laisse 39 % de gains en plus qu’un fonds actif !
Sur le long terme, ces « petits » frais deviennent un gouffre financier qui réduit considérablement votre rentabilité. Un rendement élevé ne sert à rien si les frais vous en privent en grande partie.
Transparence
La transparence est un atout clé des ETFs : ils publient quotidiennement la liste de leurs actifs, offrant aux investisseurs une visibilité totale.
Cela semble évident, n’est-ce pas ? Pas tant que ça.
En effet, pour certains placements, l’information n’est pas communiquée aussi régulièrement. C’est le cas notamment des fonds actifs (encore eux) ou des produits structurés dont les informations peuvent être communiquées à des moments précis, ce qui peut limiter la visibilité des investisseurs sur leur portefeuille.
Le Choix
Que vous souhaitiez investir dans un secteur particulier (IA, santé, énergie…) ou dans des entreprises respectant certains critères environnementaux (ESG) , il y aura un ETF qui saura vous aider dans cette perspective.
En effet, en investissant dans les ETFs, vous avez la possibilité de choisir parmi des milliers d’ETFs disponibles sur le marché. Quelque soit votre objectif, votre stratégie ou vos convictions, il y aura un ETF qui pourra y répondre. C’est d’ailleurs, une des forces de cet instrument financier.
Par exemple, si vous souhaitez que vos investissements puissent permettre de faire un pas vers une transition environnementale plus verte.
Vous pouvez investir dans un ETF spécialisé dans les énergies renouvelables, qui regroupe des entreprises du secteur solaire, éolien, hydrogène ou encore de l’efficacité énergétique.
- iShares Global Clean Energy ETF (ICLN) : Suivi d’un indice regroupant les principales entreprises des énergies renouvelables.
- Lyxor New Energy ETF : Investi dans des sociétés du solaire, de l’éolien et du stockage d’énergie.
b) Types d’ETFs
- ETFs actions : suivent des indices boursiers comme le CAC 40 ou le MSCI World, offrant ainsi une diversification immédiate sur un large éventail d’entreprises
- ETFs obligations : Répliquent des indices obligataires et permettent d’investir dans des titres de dette d’États ou d’entreprises, offrant ainsi un rendement souvent plus stable.
- ETFs matières premières : Exposition à l’or, au pétrole, etc… sans nécessiter d’acheter directement ces actifs physiques.
- ETFs thématiques : Investissement dans des secteurs spécifiques comme l’énergie verte ou la technologie, permettant aux investisseurs de capitaliser sur des tendances de long terme
c) Qui émet les ETFs ?
Bien qu’il existe des milliers d’ETFs disponibles dans le monde, une poignée d’émetteurs dominent le marché. En effet, les trois plus grands acteurs concentrent à eux seuls près de 60 % des actifs sous gestion dans le secteur des ETFs.
Parmi ces géants, on retrouve :
🔹 BlackRock – Leader mondial du marché des ETFs, il propose la gamme iShares, qui couvre une multitude d’indices, des actions aux obligations en passant par les matières premières et les stratégies ESG.
🔹 Vanguard – Réputé pour ses frais très bas et son approche 100 % gestion passive. Ses ETFs, qui portent son propre nom, sont privilégiés par les investisseurs long terme cherchant une solution efficace et peu coûteuse.
🔹 State Street Global Advisors – Créateur du tout premier ETF en 1993, il commercialise la gamme SPDR ETFs (notamment le célèbre SPDR S&P 500 ETF – SPY), très prisée par les investisseurs institutionnels.
Ces trois mastodontes ont une influence considérable sur le marché des ETFs et dictent souvent les tendances en matière d’innovation et de tarification. Derrière eux, d’autres acteurs comme Amundi, Invesco ou Xtrackers tentent de se faire une place en proposant des ETFs compétitifs sur certains segments de niche.
III) Comment choisir un ETF ?
a) Comment acheter des ETFs ?
Les ETF peuvent être achetés via différentes enveloppes d’investissement, chacune offrant des avantages spécifiques en fonction des objectifs de l’investisseur.
- Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) : il permet d’accéder à une large gamme d’ETF, sans restriction géographique ni de capitalisation. C’est l’option la plus flexible mais la fiscalité sur les plus-values et les dividendes y est moins avantageuse.
- Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) : certains ETF éligibles peuvent être logés dans un PEA, offrant une fiscalité allégée après 5 ans de détention. Toutefois, seuls les ETF investis majoritairement en actions européennes sont admissibles.
- L’Assurance Vie : plusieurs contrats d’assurance vie proposent des ETF en unités de compte, permettant de profiter d’une fiscalité différée et d’une transmission patrimoniale optimisée.
- Le Plan d’Épargne Retraite (PER) : certains ETF sont accessibles dans les PER, offrant un cadre fiscal avantageux en échange d’un blocage des fonds jusqu’à la retraite.
Le choix de l’enveloppe dépend du profil de l’investisseur : un CTO pour une gestion sans contrainte, un PEA pour optimiser la fiscalité, une assurance vie pour une épargne à long terme et un PER pour préparer sa retraite avec un avantage fiscal immédiat.
b) Comment sélectionner un ETF
Et si le plus complexe dans l’investissement, ce n’était finalement pas de savoir dans quoi investir, mais plutôt quel ETF choisir ? Le choix d’un ETF, c’est un peu comme choisir une raquette pour un tennisman. Toutes les raquettes permettent de jouer, mais seules certaines procurent les meilleures sensations et maximisent la performance sur le court.
C’est la même chose avec les ETFs : tous permettent d’investir, mais seuls certains sont véritablement adaptés à votre profil. Pour trouver le bon ETF, plusieurs critères sont à considérer.
A. L’horizon de temps : à court ou long terme ?
Avant d’investir dans un ETF, il faut définir votre horizon de placement :
Court terme (quelques mois à 2-3 ans)
Vous souhaitez spéculer ou capter une tendance de marché (exemple : investir dans la tech ou les énergies renouvelables sur une période haussière).
Choix possibles :
- ETFs sectoriels ou thématiques (ex : Nasdaq-100, énergie renouvelable, Intelligence Artificielle).
- Des ETFs à effet de levier si vous cherchez une performance accrue à court terme.
Attention : Ces produits sont souvent plus volatils et peuvent être risqués si le marché évolue dans le mauvais sens.
Long terme (5-10 ans et plus)
L’objectif est plutôt de construire un patrimoine solide et sécurisé sur la durée. Un investissement à long terme permet de lisser le risque et de profiter pleinement de l’effet des intérêts composés.
Choix possibles : ETFs larges et diversifiés (ex : MSCI World, S&P 500, STOXX Europe 600)
Il faudra également faire attention à choisir des ETFs à faible coût pour que les frais ne viennent pas grignoter vos gains.
B. Votre profil de risque : sécurité ou performance ?
Tous les ETFs ne présentent pas le même niveau de risque. il est donc important de sélectionner les ETFs adaptés à votre tolérance au risque.
🔹 Investisseur prudent
Vous privilégiez la stabilité et la sécurité. L’objectif est d’avoir une croissance modérée mais stable sur le long terme.
Choix possibles : ETFs obligataires, ETFs dividendes ou des indices larges et diversifiés comme le MSCI World ou le S&P 500
🔹 Investisseur dynamique
Vous êtes prêt à prendre des risques pour chercher une meilleure rentabilité.
Choix possibles : ETFs sectoriels (technologie, énergies renouvelables…), pays émergents (MSCI Emerging Markets)
🔹 Investisseur spéculatif
Vous cherchez à maximiser vos gains à court terme. Cette stratégie peut être très rentable mais aussi très risquée.
Choix possibles : ETFs à effet de levier, ETFs matières premières ou indices très volatils (Nasdaq-100, small caps).
c) Surveiller les ETFs
Surveiller régulièrement la performance et les frais de vos ETF est essentiel pour optimiser vos rendements à long terme. Des outils comme Morningstar, JustETF ou Yahoo Finance vous permettent de suivre en détail vos investissements et de vérifier leur cohérence avec vos objectifs. Ces outils sont vos alliés pour rester maître de votre portefeuille.
IV) Quelles sont les limites des ETFs ?
Les ETFs présentent de nombreux atouts qui les rendent si attractif pour les investisseurs. Cependant, il est essentiel de rappeler que les ETFs ne sont pas une solution sans risque. En effet, il présente des limites comme tout instrument financier. Il est important de les avoir en tête avant d’investir dans les ETFs.
A) Un instrument qui présente des risques
1) Le risque de marché , un risque commun à tous les ETFs.
Comme tous les instruments financiers présents sur le marché, les performances des ETFs dépendent de la bonne santé économique du marché. En effet, lorsque le marché global plonge, l’ETF perd quasi automatiquement en valeur. Cela s’observe généralement en situation de krach boursier ou de correction majeure.
2) Le risque sectoriel : un danger spécifique à certains ETFs
Certains ETFs ne se contentent pas de répliquer de larges indices comme le S&P 500 ou le MSCI World. Ils ciblent des secteurs spécifiques : la technologie, la santé, l’énergie… C’est là que le risque sectoriel entre en jeu. Contrairement au risque de marché, ce type de risque dépend des caractéristiques et des événements propres à un secteur d’activité.
Exemple : vous achetez un ETF suivant le Nasdaq 100. Apple et Microsoft publient des résultats décevants.
Résultat : votre ETF chute, même si l’économie globale est en bonne santé, car le secteur ciblé, lui, est en difficulté.
B) Les ETFs face aux flash crashs : symbole du risque de liquidité
Réputés pour leur liquidité, les ETFs ont pourtant montré leurs limites lors du flash crash du 24 août 2015. Cet événement a révélé leur vulnérabilité face aux dysfonctionnements de marché.
1) Qu’est-ce qu’un flash crash ?
Un flash crash est un événement financier marqué par une chute brutale et soudaine des prix d’un ou plusieurs actifs sur un marché, souvent suivie d’un rebond rapide. C’est un peu comme une coupure d’électricité : tout s’arrête brusquement, créant un désordre temporaire avant que les systèmes ne se rétablissent. Ce phénomène est généralement amplifié par le trading algorithmique, où des algorithmes réagissent de manière excessive à des signaux, provoquant un déséquilibre massif entre l’offre et la demande et amplifiant les mouvements de panique sur le marché.
2) Le flash crash du 24 août 2015 : symbole des failles des ETFs ?
Le 24 août 2015, le marché américain a connu un événement inédit où plus de 300 ETFs ont vu leurs cotations suspendues pendant près de 35 minutes, révélant des failles structurelles de ces instruments financiers. Ce chaos résulte d’un manque de liquidité, empêchant temporairement la formation d’un prix pour ces ETFs. De plus, les régulations censées stabiliser le marché ont, paradoxalement, aggravé la situation en suspendant la cotation des ETFs.
Résultat : certains ETFs ont chuté de plus de 45 %, alors que leurs indices sous-jacents perdaient tout au plus 10 %. Cet écart extrême a mis en lumière la fragilité des ETFs et l’importance de comprendre leurs mécanismes avant d’y investir.
Pour les investisseurs, ce flash crash rappelle que, même si les ETFs sont pratiques et puissants, ils ne sont pas à l’abri des dysfonctionnements structurels en période de crise.