
Comment surperformer avec les principes de Benjamin Graham ?
Dans le monde de la finance, les investisseurs sont constamment à la recherche d’opportunités pour dénicher des titres financiers sous-évalués, qu’ils pourront acheter à bas prix et revendre à profit par la suite. Cette stratégie peut être comparée à celle des recruteurs de football qui repèrent des talents à bas prix sur le marché des transferts et les vendent à prix d’or une fois qu’ils ont démontré leur valeur sur le terrain.
Benjamin Graham, considéré comme le père de l’investissement valeur, propose des principes d’investissement précis qui permettent aux investisseurs de dénicher ces « talents » financiers à bas prix. En suivant les critères stricts de Graham, tels que l’analyse approfondie des états financiers, la recherche de titres sous-évalués par rapport à leur valeur intrinsèque et la diversification du portefeuille, les investisseurs peuvent être en mesure d’identifier des opportunités d’investissement attrayantes qui offrent un potentiel de rendement élevé à un risque réduit. En suivant les principes de Graham, les investisseurs peuvent éviter ces pièges et construire un portefeuille solide et rentable dans le monde complexe de la finance.
Qui est Benjamin Graham ( 1894 – 1976 ) ?

Courtier à Wall Street puis à son propre compte, Benjamin Graham a baigné dans l’univers boursier tout au long de sa vie. Il a d’ailleurs fini par révolutionner le domaine par ses écrits ( « l’investisseur intelligent », « Security analysis » notamment qui sont devenus des classiques de l’investissement) et ses concept. Il est d’ailleurs considéré comme le père de l’analyse fondamentale et il a inspiré de nombreux investisseurs réputés tels que Warren Buffet ou encore Templeton.
I) Les principes de Benjamin Graham
Graham a développé une approche méthodique basée sur l’évaluation de la valeur intrinsèque des actions ( ce qu’une action vaut réellement après plusieurs calculs et analyses). Il a préconisé l’achat d’actions d’entreprises solides dont le cours de l’action était significativement inférieur à leur valeur intrinsèque, déterminée par une analyse approfondie des états financiers et des indicateurs clés.
A) Comprendre et s’adapter à Monsieur Marché : une « personne » qui fixe des prix aléatoires parfois loin de la réalité.
Graham utilisait cette analogie pour expliquer le comportement irrationnel du marché boursier.
Dans sa représentation, Mr. Marché est une personne imaginaire qui propose chaque jour à l’investisseur d’acheter ou de vendre ses parts dans une entreprise. Il est très émotionnel, changeant d’humeur constamment. Certains jours, il est très optimiste, prêt à payer un prix élevé pour les actions, tandis que d’autres jours, il est pessimiste et veut vendre à bas prix. C’est ce qui explique en partie la volatilité existante sur les marchés boursiers.
Pour Graham, la clé était de considérer Mr. Marché comme un outil, pas comme un guide. Les fluctuations de ses humeurs ne devraient pas dicter les décisions d’investissement à long terme. Mr. Marché est un individu indispensable pour pouvoir acheter ou vendre une entreprise mais on ne doit cependant pas lui faire confiance, on doit plutôt s’adapter à lui et l’utiliser à notre avantage.
Comment l’utiliser à notre avantage ?
En déterminant la valeur réelle d’une action
Ainsi, les investisseurs intelligents devraient plutôt analyser fondamentalement les entreprises. Autrement dit, ils doivent évaluer la valeur réelle d’une entreprise et acheter lorsque le marché offre des prix inférieurs à cette valeur, et vendre lorsque le marché surévalue ces entreprises.
Selon lui, cela permettait de se détacher des fluctuations à court terme et de la volatilité du marché et de se concentrer sur la croissance à long terme de l’entreprise.
Sa philosophie consistait à posséder des actions d’entreprises solides et sous-évaluées pendant de longues périodes, permettant ainsi aux investisseurs de bénéficier de la croissance de la valeur intrinsèque de l’entreprise.
B) Définir la valeur réel d’une action
Profiter de lui ( Valeur intrinsèque)
Son approche d’investissement en valeur impliquait une analyse minutieuse des états financiers des entreprises, examinant les rapports annuels, les états de résultats, les bilans et les flux de trésorerie. Graham croyait en la compréhension approfondie de la santé financière d’une entreprise avant d’investir.
II ) Mais comment déterminer la valeur réelle d’une entreprise ?
Pour investir dans une entreprise, celle-ci doit respecter un ensemble de critères. Plusieurs analyses sont à effectuer avant que l’investisseur ne prenne une décision d’investissement.
A) Par une analyse quantitative
La valeur réelle d’une entreprise est déterminé chez Graham par certains facteurs et certains d’entre eux nécessitent de réaliser un calcul (ratios)
Parmi eux on retrouve :
1) Analyse de la situation financière d’une entreprise
a) Sous évaluation ou sur évaluation d’une entreprise
- L’actif circulant représente-t-il au moins le double des passifs à court terme ?
- Actif circulant : 25,202.00 Millions
- Passifs à court terme : 9,256.00 Millions
- Oui, l’actif circulant est plus de deux fois supérieur aux passifs à court terme.
- La dette à long terme est-elle inférieure à la valeur nette des actifs circulants
Dette à long terme : 8,927.00 Millions
Valeur nette des actifs circulants : 13,804,00 Millions
La dette est bien inférieure aux actifs nets circulants
- Historique de paiement de dividendes ininterrompu sur au moins 20 ans
- Prix de l’action proche de la valeur de l’actif net au bilan
3) Stratégie du «Net-Net » ( 50-75 % d’efforts )
Dans cette stratégie, on va s’appuyer sur deux analyses :
a) L’Analyse quantitative
L’analyse quantitative repose sur l’utilisation de données chiffrées et de ratios financiers pour évaluer le potentiel de profit d’une action. Cela permet à l’investisseur de faciliter sa prise de décision. Parmi les éléments permettant de faire cela on retrouve la valeur nette pour action (VNCA).
Le calcul de la valeur nette pour action (VNCA) peut être un indicateur utile pour évaluer si une action est sous-évaluée sur le marché.
VNCA=Valeur nette des actifs circulants/ Nombre d’actions en circulation
Comparez ensuite la VNCA avec le prix actuel du marché de l’action. Si la VNCA est supérieure au prix de marché, cela suggère que l’action est sous-évaluée, car elle se négocie à un prix inférieur à sa valeur comptable. Dans ce cas, il peut y avoir une opportunité d’investissement intéressante.
b) L’Analyse qualitative
Dans cette analyse on va chercher à donner une perspective aux chiffres. On va observer des éléments qui sont plus difficiles à déterminer objectivement. Cela va concerner les facteurs autour de l’entreprise. Parmi ces facteurs on retrouve les éléments suivants :
- Stabilité du bénéfice par action
- Perspective de croissance
- Stratégie future pour obtenir des nouveaux marchés, nouveaux produits, innovations …
- Perspective de croissance
- Qualité du management
- Qualité du management
- Décision prise, comportement des managers, traitement des employés dans la société
- Objectif : trouver les failles du marché et quelles entreprises sont sous-évaluées
4) Stratégie offensive (75-100 % d’efforts)
L’objectif va être ici de battre le marché et donc de surperformer. Or pour pouvoir réaliser cela il ne faut pas lésiner sur les moyens, ce qui exige un investissement total des personnes. Ici on va utiliser l’ensemble des ressources , analyser en profondeur les bilans avec les facteurs mentionnés plus hauts, on va également effectuer le calcul de la valeur intrinsèque. On va chercher dans le sens contraire du marché en prendre des risques. La diversification de notre portefeuille est sensé limiter ce dernier.
Cibles :
- Des entreprises secondaires négligées par le marché alors qu’elles ont une perspective d’avenir favorable
- Des grandes entreprises impopulaires avec des ressources suffisantes pour faire face aux difficultés
Quelque soit la stratégie d’investissement choisie, Benjamin Graham préconise de se concentrer sur le secteur d’activité où l’on possède le plus de connaissances. Cela a tendance à faciliter les entreprises avec le meilleur potentiel de croissance.
III) La stratégie de Benjamin Graham est-elle toujours pertinente ?
Bien que les marchés financiers aient évolué depuis l’époque de Graham, de nombreux aspects de sa stratégie d’investissement restent pertinents. L’idée fondamentale d’investir dans des entreprises sous-évaluées en se basant sur une analyse fondamentale solide est toujours considérée comme une approche viable pour les investisseurs à long terme.
Selon une étude de Glen Arnold et Ying Xio du Journal of Investing ( 2008), la stratégie de Benjamin Graham semble toujours efficace ou du moins pour les entreprises britanniques. En effet, ce fut leur objet d’étude sur la période 1981 2005. Les résultats qu’ils en tirent sont les suivants :
Pour la stratégie de Graham fondé sur la détermination de la valeur intrinsèque d’une entreprise grâce au calcul du NCAV.
«Nous observons que celles dont le NCAV/MV est supérieur à 1,5 affichent des rendements ajustés au marché significativement positifs (rendement annualisé jusqu’à 19,7 % par an) sur cinq années de détention ».
Les principes d’investissement de Benjamin Graham restent donc toujours pertinents. Ils continuent d’inspirer les investisseurs à travers les âges. Fondés sur des critères précis, ils offrent une base solide pour vos futurs investissements et pour investir en bourse à long terme.
- Exemple : Entreprise ABC
- Prix par action : 80 $
- Valeur comptable par action : 60 $
-
- Calcul du P/B ratio : Prix par action / Valeur comptable par action = 80 $ / 60 $ = 1,33
- Interprétation : Le P/B ratio de 1,33 suggère que le marché valorise l’entreprise à 1,33 fois sa valeur comptable. Un P/B ratio inférieur à 1 peut indiquer une sous-évaluation.
- Exemple : Entreprise ABC
2) Solidité d’une entreprise
- Ratio d’endettement
Calcul : Dette totale / Actif total
Signification : Le ratio d’endettement mesure la proportion des dettes de l’entreprise par rapport à son actif total. Un ratio plus élevé peut indiquer un risque financier accru, tandis qu’un ratio plus faible suggère une situation financière plus solide. L’objectif est de déterminer si une entreprise a suffisamment de ressource financière ( fonds propres) pour faire face à une crise ou un choc économique.
Exemple : Entreprise JKL
- Dette totale : 50 millions $
- Actif total : 200 millions $
- Calcul du ratio d’endettement : Dette totale / Actif total = 50 millions $ / 200 millions $ = 0,25 ou 25%
- Interprétation : L’entreprise a un ratio d’endettement de 25%, ce qui signifie que 25% de son actif total est financé par des dettes.
3) La stabilité de l’entreprise
4) Le prix des actions qui ne cessent de progresser
5) Les perspectives de croissance de l’entreprise et profitabilité
- P/E ratio
Calcul : Prix par action / Bénéfice par action
Signification : Le P/E ratio donne une idée de la valorisation de l’entreprise par rapport à ses bénéfices. Un P/E élevé peut indiquer une valorisation élevée par rapport aux bénéfices actuels, mais cela peut également signifier que les investisseurs s’attendent à une croissance future des bénéfices.
Graham préconise de ne pas dépasser un P/E de 15
Pourquoi cette limite ?
En conseillant un PER de autour de 15, les titres en portefeuille auront été achetés à des prix raisonnables en regard du rendement offert par les obligations AA de ces mêmes entreprises.
Cependant ce que vous devez garder en tête c’est que le produit des ratios P/E et P/B ne doit pas excéder 22,5
5) Le retour sur l’investissement que permet cette entreprise
Il s’agit d’observer si l’entreprise verse des dividendes régulièrement sans interruption
Avec ces facteurs Graham s’assurait d’avoir une action de qualité et suffisamment bon marché ( grâce aux ratios P/B et P/E) pour réaliser d’importants profits à long terme.
B) Où trouver ces valeurs ?
Vous pouvez trouver ces informations facilement
- Sites Web financiers
Des plateformes comme Yahoo Finance, Bloomberg, Google Finance, et CNBC offrent des informations sur les cours boursiers, les ratios financiers, les bénéfices par action, etc.
- Rapports annuels et trimestriels des entreprises
Les entreprises publient régulièrement des rapports annuels (10-K) et trimestriels (10-Q) auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis, où vous pouvez trouver des données financières détaillées.
- Courtiers en ligne
De nombreux courtiers en ligne fournissent des outils et des ressources pour l’analyse financière, y compris des données sur les ratios financiers, les performances historiques des actions, etc.
- Sites des entreprises
Les sites Web des entreprises ont souvent des sections dédiées aux investisseurs où vous pouvez trouver des rapports financiers, des présentations, et d’autres informations clés sur l’entreprise.
C) Que faire si je me trompe ?
1) La Marge de sécurité pour éviter l’erreur
Cependant, l’investisseur peut commettre dans certains cas des erreurs dans la détermination de la valeur intrinsèque. Il est possible que l’interprétation des donnés qu’il a pu récolté ne soit pas forcément pertinente ou bien que d’autres donnés non pris en compte par l’investisseur l’induise en erreur ( management… ).
Pour faire face à cette éventualité, l’investisseur va chercher à obtenir le titre financier en dessous même de sa valeur intrinsèque. On parle alors de marge de sécurité. C’est d’ailleurs un concept dont Benjamin Graham est à l’origine ( Security analysis) et qui constitue l’une des pierres angulaires de sa stratégie.
Cette marge offrait une protection contre les erreurs d’évaluation et les fluctuations du marché. Si le titre était déjà sous-évalué, il serait moins susceptible de connaître des baisses importantes. De plus, si l’action se négociait à un prix inférieur à sa valeur comptable, les investisseurs pourraient probablement récupérer leur capital dans le pire des cas s’il y avait une faillite.
2) La diversification comme garantie face aux risques du marché
Malgré la robustesse de sa méthode, Graham reconnaissait qu’il y avait toujours des risques associés à l’investissement. Il était crucial de reconnaître les risques inhérents à chaque entreprise. Certaines entreprises pourraient sembler sous-évaluées pour de bonnes raisons, comme des problèmes structurels, une concurrence intense ou des changements technologiques.
De plus, les fluctuations du marché pouvaient parfois influencer les prix des actions, même celles qui semblaient être des investissements solides. Graham soulignait l’importance de la diversification pour réduire le risque, en recommandant d’allouer les fonds à plusieurs actions au lieu de parier tout sur une seule entreprise
D) Le choix de la stratégie dépend du degré d’efforts que l’on est prêt à effectuer
Dans un premier temps tout va dépendre de l’effort que vous êtes disposés à consacrer à une stratégie. En effet, bien qu’on associe généralement la prise de risque au profit, chez Benjamin Graham, c’est tout le contraire car il considère que le risque et la profitabilité ne sont pas liés. Ce sont plutôt l’effort et la profitabilité qui sont liés. Plus vous faites des efforts pour chercher les informations, plus vous serez en mesure de générer des profits importants
Plus l’effort est grand, plus le profit augmente
Selon l’effort de l’investisseur plusieurs stratégies s’offre à lui :
1) Stratégie Passive ( 0% d’efforts)
L’idée de cette stratégie va être de répliquer la performance des indices grâce aux ETF, il suffit donc d’investir dans des ETF qui suivent la performance du S&P 500 par exemple et de patienter. Avec cette stratégie on s’appuie sur la magie des intérêts composés pour générer du profit.
2) Stratégie défensive ( 25-50 % d’efforts )
Ici l’objectif n’est pas de réaliser de gros profits mais plutôt de ne pas prendre des risques inutiles, investir avec prudence pour générer une rentabilité satisfaisante sans être incroyable non plus. On va s’intéresser ici à des entreprises solides qui ont déjà été validé par le marché et qui garantissent chaque année des dividendes à leurs actionnaires.
Pour qui : aux personnes qui ne veulent pas passer trop de temps à gérer leur portefeuille
Conditions :
- Actif circulant représente au moins le double des passifs à court terme
- Historique de paiement de dividendes ininterrompu sur au moins 20 ans
- Prix de l’action proche de la valeur de l’actif net au bilan
Exemple : Nike inc ( chiffres en dollars pris du site Graham value)
- Actif circulant : 25,202.00 Millions
- Passifs à court terme : 9,256.00 Millions
- Dette à long terme : 8,927.00 Millions
- Valeur nette des actifs circulants : 13,804,00 Millions
Voyons comment ces chiffres se comparent aux critères :
- L’actif circulant représente-t-il au moins le double des passifs à court terme ?
- Actif circulant : 25,202.00 Millions
- Passifs à court terme : 9,256.00 Millions
- Oui, l’actif circulant est plus de deux fois supérieur aux passifs à court terme.
- La dette à long terme est-elle inférieure à la valeur nette des actifs circulants
Dette à long terme : 8,927.00 Millions
Valeur nette des actifs circulants : 13,804,00 Millions
La dette est bien inférieure aux actifs nets circulants
- Historique de paiement de dividendes ininterrompu sur au moins 20 ans
- Prix de l’action proche de la valeur de l’actif net au bilan
3) Stratégie du «Net-Net » ( 50-75 % d’efforts )
Dans cette stratégie, on va s’appuyer sur deux analyses :
a) L’Analyse quantitative
L’analyse quantitative repose sur l’utilisation de données chiffrées et de ratios financiers pour évaluer le potentiel de profit d’une action. Cela permet à l’investisseur de faciliter sa prise de décision. Parmi les éléments permettant de faire cela on retrouve la valeur nette pour action (VNCA).
Le calcul de la valeur nette pour action (VNCA) peut être un indicateur utile pour évaluer si une action est sous-évaluée sur le marché.
VNCA=Valeur nette des actifs circulants/ Nombre d’actions en circulation
Comparez ensuite la VNCA avec le prix actuel du marché de l’action. Si la VNCA est supérieure au prix de marché, cela suggère que l’action est sous-évaluée, car elle se négocie à un prix inférieur à sa valeur comptable. Dans ce cas, il peut y avoir une opportunité d’investissement intéressante.
b) L’Analyse qualitative
Dans cette analyse on va chercher à donner une perspective aux chiffres. On va observer des éléments qui sont plus difficiles à déterminer objectivement. Cela va concerner les facteurs autour de l’entreprise. Parmi ces facteurs on retrouve les éléments suivants :
- Stabilité du bénéfice par action
- Perspective de croissance
- Stratégie future pour obtenir des nouveaux marchés, nouveaux produits, innovations …
- Perspective de croissance
- Qualité du management
- Qualité du management
- Décision prise, comportement des managers, traitement des employés dans la société
- Objectif : trouver les failles du marché et quelles entreprises sont sous-évaluées
4) Stratégie offensive (75-100 % d’efforts)
L’objectif va être ici de battre le marché et donc de surperformer. Or pour pouvoir réaliser cela il ne faut pas lésiner sur les moyens, ce qui exige un investissement total des personnes. Ici on va utiliser l’ensemble des ressources , analyser en profondeur les bilans avec les facteurs mentionnés plus hauts, on va également effectuer le calcul de la valeur intrinsèque. On va chercher dans le sens contraire du marché en prendre des risques. La diversification de notre portefeuille est sensé limiter ce dernier.
Cibles :
- Des entreprises secondaires négligées par le marché alors qu’elles ont une perspective d’avenir favorable
- Des grandes entreprises impopulaires avec des ressources suffisantes pour faire face aux difficultés
Quelque soit la stratégie d’investissement choisie, Benjamin Graham préconise de se concentrer sur le secteur d’activité où l’on possède le plus de connaissances. Cela a tendance à faciliter les entreprises avec le meilleur potentiel de croissance.
III) La stratégie de Benjamin Graham est-elle toujours pertinente ?
Bien que les marchés financiers aient évolué depuis l’époque de Graham, de nombreux aspects de sa stratégie d’investissement restent pertinents. L’idée fondamentale d’investir dans des entreprises sous-évaluées en se basant sur une analyse fondamentale solide est toujours considérée comme une approche viable pour les investisseurs à long terme.
Selon une étude de Glen Arnold et Ying Xio du Journal of Investing ( 2008), la stratégie de Benjamin Graham semble toujours efficace ou du moins pour les entreprises britanniques. En effet, ce fut leur objet d’étude sur la période 1981 2005. Les résultats qu’ils en tirent sont les suivants :
Pour la stratégie de Graham fondé sur la détermination de la valeur intrinsèque d’une entreprise grâce au calcul du NCAV.
«Nous observons que celles dont le NCAV/MV est supérieur à 1,5 affichent des rendements ajustés au marché significativement positifs (rendement annualisé jusqu’à 19,7 % par an) sur cinq années de détention ».
Les principes d’investissement de Benjamin Graham restent donc toujours pertinents. Ils continuent d’inspirer les investisseurs à travers les âges. Fondés sur des critères précis, ils offrent une base solide pour vos futurs investissements et pour investir en bourse à long terme.
- Rapport cours/valeur comptable (P/B ratio) :
- Calcul : Prix par action / Valeur comptable par action
- Signification : Le P/B ratio compare le cours de l’action à sa valeur comptable par action. Un P/B ratio élevé peut suggérer une surévaluation, tandis qu’un P/B ratio bas peut indiquer une sous-évaluation par rapport à la valeur comptable.
- Rapport cours/valeur comptable (P/B ratio) :
- Exemple : Entreprise ABC
- Prix par action : 80 $
- Valeur comptable par action : 60 $
-
- Calcul du P/B ratio : Prix par action / Valeur comptable par action = 80 $ / 60 $ = 1,33
- Interprétation : Le P/B ratio de 1,33 suggère que le marché valorise l’entreprise à 1,33 fois sa valeur comptable. Un P/B ratio inférieur à 1 peut indiquer une sous-évaluation.
- Exemple : Entreprise ABC
2) Solidité d’une entreprise
- Ratio d’endettement
Calcul : Dette totale / Actif total
Signification : Le ratio d’endettement mesure la proportion des dettes de l’entreprise par rapport à son actif total. Un ratio plus élevé peut indiquer un risque financier accru, tandis qu’un ratio plus faible suggère une situation financière plus solide. L’objectif est de déterminer si une entreprise a suffisamment de ressource financière ( fonds propres) pour faire face à une crise ou un choc économique.
Exemple : Entreprise JKL
- Dette totale : 50 millions $
- Actif total : 200 millions $
- Calcul du ratio d’endettement : Dette totale / Actif total = 50 millions $ / 200 millions $ = 0,25 ou 25%
- Interprétation : L’entreprise a un ratio d’endettement de 25%, ce qui signifie que 25% de son actif total est financé par des dettes.
3) La stabilité de l’entreprise
4) Le prix des actions qui ne cessent de progresser
5) Les perspectives de croissance de l’entreprise et profitabilité
- P/E ratio
Calcul : Prix par action / Bénéfice par action
Signification : Le P/E ratio donne une idée de la valorisation de l’entreprise par rapport à ses bénéfices. Un P/E élevé peut indiquer une valorisation élevée par rapport aux bénéfices actuels, mais cela peut également signifier que les investisseurs s’attendent à une croissance future des bénéfices.
Graham préconise de ne pas dépasser un P/E de 15
Pourquoi cette limite ?
En conseillant un PER de autour de 15, les titres en portefeuille auront été achetés à des prix raisonnables en regard du rendement offert par les obligations AA de ces mêmes entreprises.
Cependant ce que vous devez garder en tête c’est que le produit des ratios P/E et P/B ne doit pas excéder 22,5
5) Le retour sur l’investissement que permet cette entreprise
Il s’agit d’observer si l’entreprise verse des dividendes régulièrement sans interruption
Avec ces facteurs Graham s’assurait d’avoir une action de qualité et suffisamment bon marché ( grâce aux ratios P/B et P/E) pour réaliser d’importants profits à long terme.
B) Où trouver ces valeurs ?
Vous pouvez trouver ces informations facilement
- Sites Web financiers
Des plateformes comme Yahoo Finance, Bloomberg, Google Finance, et CNBC offrent des informations sur les cours boursiers, les ratios financiers, les bénéfices par action, etc.
- Rapports annuels et trimestriels des entreprises
Les entreprises publient régulièrement des rapports annuels (10-K) et trimestriels (10-Q) auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis, où vous pouvez trouver des données financières détaillées.
- Courtiers en ligne
De nombreux courtiers en ligne fournissent des outils et des ressources pour l’analyse financière, y compris des données sur les ratios financiers, les performances historiques des actions, etc.
- Sites des entreprises
Les sites Web des entreprises ont souvent des sections dédiées aux investisseurs où vous pouvez trouver des rapports financiers, des présentations, et d’autres informations clés sur l’entreprise.
C) Que faire si je me trompe ?
1) La Marge de sécurité pour éviter l’erreur
Cependant, l’investisseur peut commettre dans certains cas des erreurs dans la détermination de la valeur intrinsèque. Il est possible que l’interprétation des donnés qu’il a pu récolté ne soit pas forcément pertinente ou bien que d’autres donnés non pris en compte par l’investisseur l’induise en erreur ( management… ).
Pour faire face à cette éventualité, l’investisseur va chercher à obtenir le titre financier en dessous même de sa valeur intrinsèque. On parle alors de marge de sécurité. C’est d’ailleurs un concept dont Benjamin Graham est à l’origine ( Security analysis) et qui constitue l’une des pierres angulaires de sa stratégie.
Cette marge offrait une protection contre les erreurs d’évaluation et les fluctuations du marché. Si le titre était déjà sous-évalué, il serait moins susceptible de connaître des baisses importantes. De plus, si l’action se négociait à un prix inférieur à sa valeur comptable, les investisseurs pourraient probablement récupérer leur capital dans le pire des cas s’il y avait une faillite.
2) La diversification comme garantie face aux risques du marché
Malgré la robustesse de sa méthode, Graham reconnaissait qu’il y avait toujours des risques associés à l’investissement. Il était crucial de reconnaître les risques inhérents à chaque entreprise. Certaines entreprises pourraient sembler sous-évaluées pour de bonnes raisons, comme des problèmes structurels, une concurrence intense ou des changements technologiques.
De plus, les fluctuations du marché pouvaient parfois influencer les prix des actions, même celles qui semblaient être des investissements solides. Graham soulignait l’importance de la diversification pour réduire le risque, en recommandant d’allouer les fonds à plusieurs actions au lieu de parier tout sur une seule entreprise
D) Le choix de la stratégie dépend du degré d’efforts que l’on est prêt à effectuer
Dans un premier temps tout va dépendre de l’effort que vous êtes disposés à consacrer à une stratégie. En effet, bien qu’on associe généralement la prise de risque au profit, chez Benjamin Graham, c’est tout le contraire car il considère que le risque et la profitabilité ne sont pas liés. Ce sont plutôt l’effort et la profitabilité qui sont liés. Plus vous faites des efforts pour chercher les informations, plus vous serez en mesure de générer des profits importants
Plus l’effort est grand, plus le profit augmente
Selon l’effort de l’investisseur plusieurs stratégies s’offre à lui :
1) Stratégie Passive ( 0% d’efforts)
L’idée de cette stratégie va être de répliquer la performance des indices grâce aux ETF, il suffit donc d’investir dans des ETF qui suivent la performance du S&P 500 par exemple et de patienter. Avec cette stratégie on s’appuie sur la magie des intérêts composés pour générer du profit.
2) Stratégie défensive ( 25-50 % d’efforts )
Ici l’objectif n’est pas de réaliser de gros profits mais plutôt de ne pas prendre des risques inutiles, investir avec prudence pour générer une rentabilité satisfaisante sans être incroyable non plus. On va s’intéresser ici à des entreprises solides qui ont déjà été validé par le marché et qui garantissent chaque année des dividendes à leurs actionnaires.
Pour qui : aux personnes qui ne veulent pas passer trop de temps à gérer leur portefeuille
Conditions :
- Actif circulant représente au moins le double des passifs à court terme
- Historique de paiement de dividendes ininterrompu sur au moins 20 ans
- Prix de l’action proche de la valeur de l’actif net au bilan
Exemple : Nike inc ( chiffres en dollars pris du site Graham value)
- Actif circulant : 25,202.00 Millions
- Passifs à court terme : 9,256.00 Millions
- Dette à long terme : 8,927.00 Millions
- Valeur nette des actifs circulants : 13,804,00 Millions
Voyons comment ces chiffres se comparent aux critères :
- L’actif circulant représente-t-il au moins le double des passifs à court terme ?
- Actif circulant : 25,202.00 Millions
- Passifs à court terme : 9,256.00 Millions
- Oui, l’actif circulant est plus de deux fois supérieur aux passifs à court terme.
- La dette à long terme est-elle inférieure à la valeur nette des actifs circulants
Dette à long terme : 8,927.00 Millions
Valeur nette des actifs circulants : 13,804,00 Millions
La dette est bien inférieure aux actifs nets circulants
- Historique de paiement de dividendes ininterrompu sur au moins 20 ans
- Prix de l’action proche de la valeur de l’actif net au bilan
3) Stratégie du «Net-Net » ( 50-75 % d’efforts )
Dans cette stratégie, on va s’appuyer sur deux analyses :
a) L’Analyse quantitative
L’analyse quantitative repose sur l’utilisation de données chiffrées et de ratios financiers pour évaluer le potentiel de profit d’une action. Cela permet à l’investisseur de faciliter sa prise de décision. Parmi les éléments permettant de faire cela on retrouve la valeur nette pour action (VNCA).
Le calcul de la valeur nette pour action (VNCA) peut être un indicateur utile pour évaluer si une action est sous-évaluée sur le marché.
VNCA=Valeur nette des actifs circulants/ Nombre d’actions en circulation
Comparez ensuite la VNCA avec le prix actuel du marché de l’action. Si la VNCA est supérieure au prix de marché, cela suggère que l’action est sous-évaluée, car elle se négocie à un prix inférieur à sa valeur comptable. Dans ce cas, il peut y avoir une opportunité d’investissement intéressante.
b) L’Analyse qualitative
Dans cette analyse on va chercher à donner une perspective aux chiffres. On va observer des éléments qui sont plus difficiles à déterminer objectivement. Cela va concerner les facteurs autour de l’entreprise. Parmi ces facteurs on retrouve les éléments suivants :
- Stabilité du bénéfice par action
- Perspective de croissance
- Stratégie future pour obtenir des nouveaux marchés, nouveaux produits, innovations …
- Perspective de croissance
- Qualité du management
- Qualité du management
- Décision prise, comportement des managers, traitement des employés dans la société
- Objectif : trouver les failles du marché et quelles entreprises sont sous-évaluées
4) Stratégie offensive (75-100 % d’efforts)
L’objectif va être ici de battre le marché et donc de surperformer. Or pour pouvoir réaliser cela il ne faut pas lésiner sur les moyens, ce qui exige un investissement total des personnes. Ici on va utiliser l’ensemble des ressources , analyser en profondeur les bilans avec les facteurs mentionnés plus hauts, on va également effectuer le calcul de la valeur intrinsèque. On va chercher dans le sens contraire du marché en prendre des risques. La diversification de notre portefeuille est sensé limiter ce dernier.
Cibles :
- Des entreprises secondaires négligées par le marché alors qu’elles ont une perspective d’avenir favorable
- Des grandes entreprises impopulaires avec des ressources suffisantes pour faire face aux difficultés
Quelque soit la stratégie d’investissement choisie, Benjamin Graham préconise de se concentrer sur le secteur d’activité où l’on possède le plus de connaissances. Cela a tendance à faciliter les entreprises avec le meilleur potentiel de croissance.
III) La stratégie de Benjamin Graham est-elle toujours pertinente ?
Bien que les marchés financiers aient évolué depuis l’époque de Graham, de nombreux aspects de sa stratégie d’investissement restent pertinents. L’idée fondamentale d’investir dans des entreprises sous-évaluées en se basant sur une analyse fondamentale solide est toujours considérée comme une approche viable pour les investisseurs à long terme.
Selon une étude de Glen Arnold et Ying Xio du Journal of Investing ( 2008), la stratégie de Benjamin Graham semble toujours efficace ou du moins pour les entreprises britanniques. En effet, ce fut leur objet d’étude sur la période 1981 2005. Les résultats qu’ils en tirent sont les suivants :
Pour la stratégie de Graham fondé sur la détermination de la valeur intrinsèque d’une entreprise grâce au calcul du NCAV.
«Nous observons que celles dont le NCAV/MV est supérieur à 1,5 affichent des rendements ajustés au marché significativement positifs (rendement annualisé jusqu’à 19,7 % par an) sur cinq années de détention ».
Les principes d’investissement de Benjamin Graham restent donc toujours pertinents. Ils continuent d’inspirer les investisseurs à travers les âges. Fondés sur des critères précis, ils offrent une base solide pour vos futurs investissements et pour investir en bourse à long terme.